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Simka-Pigeot
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Simka-Pigeot
7 avril 2010

A propos de Simka-Pigeot...

Entretien avec Jean-Pierre Dirick

-- Dirick, on vous connaît surtout comme créateur de bandes dessinées ( Les énigmes de Tim dans Pif Gadget, les enquêtes de l’Inspecteur Klebs ou le Divan de la BD). Ce roman, Simka-Pigeot, c’est un tournant dans votre carrière ?

Jean-Pierre Dirick : Non. C’est un moment qui s’inscrit dans la continuité de mon métier de « raconteur d’histoires ».
Parce ce que c’est ça ce que j’aime, au fond : raconter des histoires… Quelque soit le vecteur employé, texte ou image…

--l’Afrique et le désert c’est une passion ?

Jpd : L’afrique c’est un continent magnifique. C’est un des derniers endroits où souffle encore l’aventure.

Pendant de très nombreuses années avec mon complice Patrick Bongers nous avons sillonné le Sahara sur toutes ses pistes et dans tous ses sens.
Nous y avons vécu des moments inoubliables. Magiques. Qui n’a jamais vu le soleil se lever sur le désert ne connaît rien de l’âme humaine.

In_eker

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--Vécu des galères aussi ?

Jpd : Forcément. Et des grosses frayeurs bien sur. A cette époque le GPS n’existait pas encore et dans le hors piste on ne pouvait compter qu’un peu sur la boussole… Et beaucoup sur son instinct ! Mais on avait surtout ce sentiment rare de vivre intensément et de se remettre complètement en question dans un environnement avec lequel il fallait composer en permanence et que vous étiez totalement en obligation de respecter parce que… C’était lui le patron !

--Tout cela vous a même conduit une année à participer au Paris-Dakar…

Jpd : Oui. C’était en 1987. L’édition qui a suivi la mort de Thierry Sabine et Balavoine. Le « Dakar » en Afrique c’était un événement considérable à l’époque.

Grâce à lui et quoi qu’on en ai dit par la suite, les projecteurs du monde entier étaient braqués pour cette occasion
sur le continent africain et de nombreuses consciences se sont éveillées à cette époque là.
Participer au Dakar, le plus grand rallye–raid du monde n’était pas une mince affaire. D’abord financièrement.
Heureusement, Patrick qui possédait une galerie d’art a eu une idée géniale : faire peindre notre Range-Rover par Hervé Di Rosa un peintre
de renom afin d’en faire une œuvre d’art et ainsi la faire sponsoriser par douze galeries d’art réparties dans le monde entier.
Notre voiture a ainsi été exposée devant le Grand Palais à Paris lors de la Foire Internationale d’Art Contemporain !

Paris_Dakar

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--Revenons à votre roman. Est ce que Robert Pigeot et Raymond Simka existent vraiment?

Jpd : Bien sur ! Et je les ai rencontrés ! A cette époque le trafic des autos de l’Europe vers l’Afrique noire était très lucratif et les candidats à l’aventure ne manquaient pas.

C’était aussi pour un grand nombre une façon de vivre très baba-cool.
D’ailleurs la plupart des personnages du roman ont existés et les situations décrites sont, pour la plupart, tirées de faits réels.

--Pourtant…A un moment vos deux héros découvrent la carcasse d’un avion. Vous l’avez bien inventé ça, non ?

Jpd : Transposé dans le temps seulement. Il s’agit du « Southern Cross » un avion piloté par William Lancaster, un anglais qui tentait de relier Londres à Gao. Il s’était crashé dans le Sahara en 1933 et n’a été retrouvé totalement par
hasard que… 29 ans après en 1962 !

-- Au fond, à travers le voyage de Rex et Robert vos deux loubards, c’est d’abord une leçon d’humanité que vous voulez nous donner là, non ?

Jpd : C’est d’abord ma vision d’un droit à la différence et à la diversité. Vision d’ailleurs toute relative puisque les humains
sont tous faits du même métal…
En tous cas, pour Rex et Robert, ce voyage au delà de ses péripéties aura été une véritable initiation.

Une forme de renaissance à travers le prisme du désert.
Et puis ce roman c’est aussi pour moi l’occasion de mieux préciser ce qui fait la magie des voyages :
mieux se connaître en se reconnaissant à travers les autres.

--Votre dernier souvenir africain ?

Jpd : C’était en 2006.Je suis allé au Burkina-Faso en tant que président du Rotary avec quelques amis inaugurer trois forages
et une école que nous avions financés. Un moment inoubliable.

Des_puits_pour_le_sahel_W

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--Votre style d’écriture dans ce roman est très percutant avec des dialogues incisifs qui sonnent toujours justes
et des mots parfois inventés. Quels sont vos influences et vos maîtres ?
   
Jpd :
J’attache une très grande importance aux dialogues. Leur musique doit s’entendre sans jamais avoir le sentiment qu’on l’ai lue.
De ce point de vue j’ai beaucoup d’admiration pour les inventions de Michel Audiard. En ce qui concerne le style, ma référence suprême c’est évidemment la petite musique des mots de Louis Ferdinand.
 
--Dirick, à quand le prochain voyage en Afrique ?

Jpd : Chaque fois que j’ouvrirai « Simka-Pigeot » lors des prochaines dédicaces…

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Commentaires
M
La tua visione del viaggio come conoscenza di sè stessi attraverso la conoscenza degli altri mi trova totalmente d'accordo, caro Dirick. Siamo tutti un po' Rex e Robert, in cerca di avventure. E non potendo partire, non mi resta che aspettare di poter leggere le loro peripezie e sognare di fare come loro.
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